Le parent comme source de soutien pour la motivation scolaire de son enfant
Catherine Ratelle, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les pratiques parentales et les trajectoires scolaires et vocationnelles
En ces Journées de la persévérance scolaire, les personnes importantes pour les jeunes sont mobilisées pour offrir leur soutien à ces derniers dans le dernier long du marathon de l’année scolaire. Parmi celles-ci, nous retrouvons le parent—la personne dont la contribution au développement et au bien-être du jeune est la plus durable et la plus stable. Alors que la motivation de son enfant semble s’effriter au cours de la troisième, et dernière, étape de l’année, le parent est amené à se questionner sur ce qu’il peut faire pour soutenir cette motivation.
Soutenir l’autonomie de son enfant
Un jeune peu motivé envers l’école a besoin de se sentir responsable de ses apprentissages et de percevoir son utilité—bref, de se sentir autonome dans son rôle d’élève. Son parent soutiendra son autonomie s’il essaie de voir les choses selon sa perspective, en étant à l’écoute de ses sentiments et de ses opinions, même lorsqu’ils sont différents des siens ou encore négatifs. En étant empathique et en validant sa perspective, il permet ainsi à son jeune d’endosser ses actions et d’être autodéterminé.
« Je comprends, le devoir te semble ennuyeux. »
« C’est normal d’être découragé par moment. »
Un parent qui soutient l’autonomie de son enfant prend aussi le temps d’expliquer l’importance des tâches scolaires qui lui sont demandées, ce qui l’aide à valoriser son travail d’élève.
« Quand tu apprends les règles de conjugaison, ça permet de communiquer avec les autres pour qu’ils te comprennent. »
Enfin, on soutient l’autonomie de son jeune lorsqu’on lui permet d’avoir des responsabilités appropriées à son âge et à son niveau de développement et de faire des choix significatifs.
« En recevant ton plan de travail, tu peux décider quel jour tu veux faire chaque tâche que ton enseignante t’a donnée. »
Lui démontrer notre engagement
Une autre façon de soutenir la motivation scolaire de son enfant est de manifester son engagement envers ce dernier. Un parent engagé crée un environnement où son enfant se sent accepté, compris et digne d’attention en lui montrant qu’il est important et en le soutenant. Ce soutien peut être démontré en mettant à sa disposition les ressources qui sont nécessaires à l’enfant (p. ex. l’abonner à une revue scientifique s’il a une passion pour le sujet), mais il se traduit surtout par des ressources émotionnelles. Plus particulièrement, cela veut dire que le parent utilise un regard positif inconditionnel envers son enfant, démontre un intérêt sincère pour ce qui se passe dans sa vie scolaire, lui consacre du temps, l’encourage et témoigne son affection.
Offrir une structure
Une autre pratique soutenant la motivation scolaire est la structure. Le parent structurant rend l’environnement de son jeune prévisible pour qu’il se sente capable d’atteindre ses objectifs. Ceci implique de communiquer clairement les règles et les attentes familiales, de préciser les conséquences naturelles découlant du respect et du non-respect des règles, d’être constant dans l’application des règles et attentes ainsi que de leurs conséquences et de maintenir une supervision, lorsque nécessaire. Il fournit également des rétroactions spécifiques pour aider son enfant en cas de besoin et lui offre le temps et les occasions nécessaires pour respecter les règles et répondre aux attentes.
Surtout, éviter de nuire
Le parent préserve la motivation scolaire de son enfant en évitant les comportements démontrés comme nuisibles :
- être contrôlant (p.ex. menacer, imposer sa façon de faire/penser, punir ou récompenser un comportement, culpabiliser)
- être rejetant (p.ex. ignorer, dénigrer, utiliser un langage abusif ou insultant, crier ou utiliser un ton dur, utiliser le sarcasme)
- entretenir le chaos (p.ex. changer nos règles et attentes sans préavis, faire preuve de laxisme et de laissez-faire, utiliser la discipline de façon arbitraire ou incohérente)
Ce n’est pas toujours facile d’être parent. Aussi, est-il possible que vous vous reconnaissiez parmi certaines pratiques à éviter. Plutôt que de vous juger, nous vous encourageons à faire preuve d’auto-compassion et à réfléchir sur ce qui vous amène à agir ainsi (p. ex. fatigue, stress, particularités neurocognitives de votre enfant). Chaque jour, il est possible de s’améliorer comme parent en mettant ces bonnes pratiques en action.
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