L’Halloween – entre excitation et appréhension
Annie Goudreau, adjointe à la recherche et aux services aux parents
Fédération des comités de parents du Québec
Cet article a été rédigé avec le consentement du principal concerné.
C’est le jour de l’Halloween ! Pour beaucoup de jeunes (et moins jeunes !), c’est une fête attendue avec impatience. Mais pour certains enfants, l’Halloween, c’est angoissant… Très angoissant.
Prenons par exemple un Roux. Le mien. Un bonhomme avec plusieurs défis dont on ignorait la portée il y a une éternité (en réalité c’était il y a neuf ans), qui avait une peur morbide des décorations d’Halloween durant tout le primaire, n’arrivant pas à départager le vrai du faux dans toutes ces représentations.
Avec lui, im-po-ssible de seulement mettre le pied dans un Walmart après le 1er octobre, il anticipait la section où étaient exposés squelettes et autres monstruosités, rigolos ou pas, et refusait systématiquement de s’en approcher à moins d’un kilomètre (j’exagère à peine). Parallèlement, ce même enfant était excité comme une puce à l’idée d’aller récolter des bonbons, il voulait porter ses gants de squelette à tout moment, mais hurlait de terreur quand ces mêmes gants se retrouvaient aux mains de son frère.
Maintenant, imaginons ce p’tit bout d’humain dans une école qu’on aime décorer de citrouilles avec un visage, de représentation de fantômes et de Frankenstein. Une école remplie d’enfants de plus en plus hystériques à l’approche de cette grande fête magique.
Chaque année, du 1er au 31 octobre, on se retrouvait, les enseignants et moi, avec une grenade vivante entre les mains, un enfant balançant entre angoisse et excitation, incapable de moduler ses émotions et ses réactions, surstimulé par les bruits et les lumières d’une école primaire.
Ça vous semble familier comme situation ? C’est fort possible, parce que des comme mon Roux, il y en a partout.
Alors on fait quoi ?
Étape 1 : on désensibilise (très) tranquillement son enfant
On touche les yeux fermés pour bien sentir que c’est du plastique, pas du cerveau mouillé.
On va cueillir nous-mêmes une citrouille dans le champ (ou on l’achète au marché), puis on la décore – il n’y a jamais trop de décoration sur une citrouille !
On s’amuse toute l’année à se costumer avec de vieux vêtements, avec des masques qu’on fabrique, avec du maquillage aussi, pourquoi pas !
Étape 2 : on sensibilise le milieu
On n’hésite pas à discuter avec l’enseignant de notre enfant, avec la direction de l’école aussi. Avec la collaboration de tous, des adaptations peuvent être mises en place pour « limiter les dégâts » : éviter de mettre des représentations de fantômes directement dans la classe, impliquer l’enfant dans la décoration de l’école pour qu’il puisse toucher et choisir lui-même ce qui sera affiché, évitant par le fait même une surprise déstabilisante s’il arrive à l’école et que celle-ci est toute transformée.
Étape 3 : on montre l’exemple !
Si on sait que beaucoup d’enfants ont l’habitude de passer chez nous le 31 octobre, on adapte la déco en limitant l’éclairage inhabituel ou les représentations effroyables, par exemple. On rend notre maison accueillante pour tous les enfants, on peut aussi en parler à nos voisins et faire une rue « sans frayeur » pour ceux pour qui l’Halloween, c’est vraiment… angoissant !
Joyeuse Halloween !