Question de bisous et de câlins

Annie Goudreau, adjointe à la recherche et aux services aux parents
Fédération des comités de parents du Québec

Quand j’étais toute petite, ce que je détestais le plus au monde, c’étaient les câlins et les bisous. Peu importe de qui ça venait, je me sauvais dès qu’on essayait de se coller à moi un petit peu.

Et pourtant, je ne pouvais pas y échapper à Noël! Il fallait ab-so-lu-ment aller embrasser tonton Gilles-un-peu-saoul qui tapotait les fesses en nous serrant trop fort ou matante Carole-qui-empeste-le-parfum et qui nous donne un beau-gros-bec directement sur la bouche.

À cette époque, l’idée même de consentement n’existait pas, ni pour les grands et encore moins pour les tout-petits.

Bien qu’aujourd’hui la notion de consentement s’enseigne à l’école dès le primaire, en parallèle à la maison, on incite encore nos enfants à dire merci, bonjour ou au revoir avec un contact physique rapproché qui n’est peut-être ni souhaité ni apprécié par eux – « Va donner un gros câlin à Annie pour la remercier du beau cadeau ! »

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Avec le temps des fêtes qui arrive à grands pas, il importe de se rappeler que les câlins et les bisous, ce sont des gestes intimes avec lesquels tous ne sont pas confortables.

Peut-être que Junior n’a pas envie d’embrasser la dame qu’il voit pour la première fois de sa vie. Peut-être que grand-papa qu’il adore sent fort l’alcool et qu’il n’aime pas cette odeur… peut-être aussi qu’il y a tellement de bruit, de mouvement et de lumière autour de lui que ses sens sont exacerbés et un touché non désiré risque de faire exploser le fragile équilibre!

Plutôt que de forcer les câlins et les bisous, pourquoi ne pas essayer de faire prendre conscience à notre enfant de certaines choses qui lui serviront tout au long de sa vie :

1- Mon corps c’est mon corps, ce n’est pas le tien!

Le boss de son corps, c’est lui ! On peut aider notre enfant à prendre conscience des gestes qui le rendent mal à l’aise en posant des questions : « Je vois que tu n’aimes pas quand Mireille se colle sur toi. Plutôt que de la pousser en grognant, tu peux lui demander de se reculer un peu pour te laisser de l’espace ».

2- Je t’aime et merci, ça se dit avec des mots aussi.

  • L’amour, l’affection et la gratitude ne se « paient » pas avec des contacts physiques forcés. Pour reprendre les mots de Sarah Hamel, psychoéducatrice : « J’trippe sur les abeilles, j’suis super reconnaissance de tout ce qu’elles font pour notre faune et notre flore, mais j’leur donne pas de becs pour autant! » (À voir et entendre dans son intégralité en cliquant ici).
  • C’est le bon moment pour développer les bons réflexes de politesse :  donner une poignée de main, dire « merci », « bonjour » et « aurevoir », voire envoyer un bec soufflé pour remercier quelqu’un qu’on aime ou apprécie, mais qu’on ne veut pas nécessairement toucher.

3- Notre petite voix intérieure, il faut l’écouter!

Notre enfant a le droit d’être mal à l’aise de poser un geste sans toutefois être capable d’exprimer verbalement la raison précise. Il faut alors lui expliquer que ce n’est pas mal et qu’il n’y a pas toujours de « bonnes raisons » pour justifier les sentiments.

Est-ce nécessaire de vous rappeler que ces trois règles d’or peuvent elles aussi être utilisées par les adultes que nous sommes?

Joyeuses fêtes!

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