Utilisation des écrans en contexte scolaire

Annie Goudreau, adjointe à la recherche et aux services aux parents
Fédération des comités de parents du Québec

Les écrans sont partout. Que ce soit à la maison, au travail ou à l’école, nous sommes exposés, tout comme nos enfants, à des écrans en quasi-permanence.

Mais les conséquences de tout ça sur la santé et sur les apprentissages, c’est quoi exactement ?

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) s’est penché sur la question et a produit deux « résumés » d’un total de 124 pages, qui analysent diverses études publiées entre le début des années 2000 et aujourd’hui.

124 pages, c’est long à lire… alors je vous résume… les résumés !

D’abord, bien qu’il y ait très peu d’études qui ont été faites en lien avec les risques sur la santé et les effets sur la cognition dans un contexte scolaire pour les jeunes du primaire et du secondaire, l’INSPQ a été en mesure de lier les constats et recommandations des études avec la clientèle scolaire du secteur jeune.

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Effets sur la santé

Concernant les effets sur la santé, c’est sans surprise qu’on apprend qu’il est généralement recommandé de limiter le temps d’écran et de prendre des pauses fréquentes lors de l’utilisation de ceux-ci, question d’éviter les comportements sédentaires. « Les amis, on dépose la tablette et on fait 15 sauts papillons! »  Il ne faut pas non plus oublier l’ergonomie et la posture lors de l’utilisation des écrans. Qui n’a jamais prononcé les mots suivants ? « Raph, tient ta tête droite ! Julie, redresse-toi! »

On recommande donc que les écrans ne soient pas la façon d’enseigner par défaut, mais servent plutôt à améliorer et/ou enrichir les apprentissages. On pense par exemple à l’utilisation d’un ordinateur pour un enfant avec un trouble d’apprentissage ou pour faire une recherche sur un sujet en particulier.

Effets sur la cognition

De plus, le deuxième rapport souligne que l’utilisation du numérique pour la lecture et l’écriture ne pourra jamais remplacer le papier. Face à un écran, on n’adopte pas les mêmes stratégies et les expériences sensorimotrices associées à la manipulation de crayons et de feuilles sont absentes. Pour les cocos qui ont besoin de toucher pour apprendre, le numérique pourrait devenir un problème.

Des risques ont aussi été documentés dans les deux documents au niveau de la santé développementale et psychosociale des jeunes. L’utilisation de plusieurs appareils numériques en même temps aurait des effets négatifs observables sur la cognition, surtout quand l’un des appareils numériques est utilisé à des fins personnelles (on pense au cellulaire!). De plus,  une plus grande impulsivité est remarquée chez les adolescents.  Il est même indiqué que la seule présence d’un cellulaire éteint sur le bureau devant l’élève a des effets négatifs sur ses capacités d’apprentissage et sur celles des autres élèves autour de lui!

En contrepartie, plusieurs études ont souligné que la génération actuelle aurait développé un talent naturel pour le multitâche numérique. Selon des professionnels du milieu de l’éducation, il faudrait exploiter ce « talent » en classe plutôt que d’essayer de le brimer.

Au final, le numérique en classe, c’est bon ou pas ?

Ça dépend… Bien encadré, probablement!

En fin de compte, il faut utiliser son bon jugement quand il est question de l’utilisation des écrans. Les facteurs pouvant exercer une influence sur le sujet sont nombreux et variables : caractéristiques des appareils et des individus, accessibilité (physique, économique, symbolique) et caractéristiques de l’environnement (physique et social), normes sociales, etc.

Il faut toutefois retenir qu’en classe, utiliser le numérique à des fins personnelles, ça nuit à tous, pas juste à celui ou celle qui est en train de naviguer sur le web ou d’envoyer des messages à ses amis.

Si vous désirez en apprendre plus au sujet du numérique, de ses effets et des bonnes pratiques, plusieurs ressources s’offrent à vous sur notre site web.

Voici les recommandations qui ressortent du rapport concernant la santé :

Temps d’utilisation maximal et de pause des écrans à l’école

  • 1h par jour pour les enfants de deux à cinq ans;
  • 2h à 3h par jour pour les enfants de six ans et plus au primaire;
  • 3h à 4h par jour pour les élèves du secondaire;
  • On recommande une utilisation de 20 à 30 minutes à la fois, puis de faire une pause pour bouger ou apprendre autrement, question de reposer les yeux.

Et après l’école ? (Ou avant!)

  • En général, on recommande 1h par jour maximum, peu importe l’âge qu’on a. Pour les plus vieux, 30 minutes le matin et 60 minutes après l’école, c’est bon aussi !

Caractéristiques des usages

  • L’usage des écrans en classe doit être réfléchi, planifié et utilisé comme un outil complémentaire, pas comme la norme. Les cellulaires ? Dehors ! ;
  • On privilégie l’usage actif, c’est-à-dire qui exige un effort mental ou physique de la part de l’élève, l’objectif devant être de développer l’esprit critique, la créativité, les habiletés de communication, de recherche d’information et d’analyse des données.

Considérations ergonomiques

  • On fait attention à la luminosité de l’écran et à celle de la classe;
  • On se rappelle qu’il faut bien se tenir, s’assurer que notre dos est droit, l’écran à hauteur des yeux, les pieds bien à plat au sol – au besoin, on utilise un repose-pied.

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