Dépistage précoce des difficultés d’apprentissage
Annie Goudreau, agente à la recherche et aux services aux parents
Fédération des comités de parents du Québec
Il y a quelques années, l’UNESCO a fait un top 10 des langues les plus difficiles à apprendre. Dans l’ordre, on retrouve le mandarin, le grec, l’arabe, l’islandais, le japonais, le finnois, l’allemand, le danois, le norvégien et le français.
Vous avez bien lu : le français est en 10e position des langues les plus difficiles à apprendre! Toutefois, puisqu’il existe environ 7000 langues à travers le monde, toutes n’ont pas été évaluées…
Mais le français ne vole pas sa place dans ce palmarès de difficulté :
- Des règles de grammaire très nombreuses et obscures – caillouX genouX pouX hibouX bijouX chouX joujouX… trouS ?
- Des modes et temps de conjugaison qu’on ne compte plus – passé composé, passé et futur simple, passé et futur antérieur, conditionnel, imparfait, alouette !
- Des genres et des nombres qui semblent avoir été donnés de façon aléatoire – qui a décidé que le mot oignon devait être masculin?
- Et toutes ces lettres visibles à l’écrit qui ne se prononcent pas lorsqu’on parle, ou vice-versa – un estomaC, blanC, tabaC… ammoniaC ?
Après tout ça, comment s’étonner que parmi tous les troubles d’apprentissages chez les enfants, ceux qui sont spécifiques à la lecture et à l’orthographe comptent pour plus de 80% des cas?
Considérant que dans un contexte scolaire, la lecture et l’écriture sont la base d’absolument tous les apprentissages, il est important de dépister rapidement les défis particuliers des élèves, idéalement dès la maternelle. Parce que si nos bases ne sont pas solides, les risques d’échec et de décrochage scolaire sont grands… sans compter les répercussions sur l’estime personnelle, l’intégration sociale, l’employabilité et même la santé.
Mais comment faire pour dépister des troubles ou difficultés d’apprentissage chez un enfant qui ne sait pas encore lire ou écrire ?
Ce travail revient aux professionnelles et professionnels œuvrant dans les milieux scolaires, qui disposent de diverses stratégies pour réussir à identifier les potentielles difficultés chez nos tout petits : dépistage universel, dépistage sélectif, réponse à l’intervention… Si comme moi vous êtes curieux, vous pouvez consulter ce texte qui décrit certaines de ces stratégies de façon plus précise.
ATTENTION : Tous les enfants ne sont pas identiques et n’évoluent pas au même rythme. Dépister précocement d’éventuelles difficultés ne signifie pas que vous devez courir chercher un diagnostic! Il faut parfois laisser le temps au temps… et garder un œil peut-être un peu plus ouvert!
Et si vous avez besoin d’aide en tant que parent afin de mieux soutenir votre enfant, vous pouvez consulter les sites web d’Alloprof et de l’Institut des troubles d’apprentissages, qui débordent de matériel expressément pour vous. N’hésitez pas à les consulter!