Les troubles d’apprentissage
Annie Goudreau
Conseillère EHDAA au comité exécutif de la FCPQ
C’est difficile à l’école pour Junior et l’école vous parle de « trouble d’apprentissage ». Notre premier réflexe, c’est de se dire que si Junior travaillait plus fort, ça irait mieux. Puis on se dit que ça doit être le prof qui n’est pas bon. C’est sûr que c’est ça, parce qu’après tout, notre enfant, c’est toujours le meilleur, le plus beau et le plus intelligent, non?
Je vous rassure tout de suite, vous avez (partiellement) raison !
Partiellement, parce qu’un trouble d’apprentissage, ce n’est pas un manque d’intelligence, ni de la paresse… mais ce n’est pas non plus à cause d’un mauvais enseignement.
Alors, c’est quoi un trouble d’apprentissage ?
Selon le site web de l’Institut des troubles d’apprentissage, « Les troubles d’apprentissage regroupent un ensemble hétérogène de dysfonctionnements d’origine neurologique. Présents dès les premières étapes du développement de la personne, ils se caractérisent par des atteintes permanentes et persistantes sur le plan des apprentissages précoces comme le langage, la coordination ou plus spécifiquement celui des apprentissages scolaires. Ils ne sont pas initialement attribuables à un déficit auditif ou visuel, à une déficience intellectuelle, à des facteurs socio-économiques, à un enseignement inadéquat ou à un manque de stimulation. »
Bref, un trouble d’apprentissage, c’est présent dès la naissance. Ce n’est ni la faute du parent, ni celle de l’enseignant. C’est dans le cerveau que ça se passe et c’est là pour rester!
Quels sont les principaux troubles d’apprentissage ?
Outre le très célèbre TDA-H, on retrouve également un ensemble de dysfonctionnements : les fameux « troubles dys ». Dyspraxie, Dysphasie, Dyslexie, Dysorthographie, Dyscalculie… Dysalouette !
De nos jours toutefois, on parle de plus en plus en « bon français », le préfixe « dys » n’étant plus tellement utilisé par les professionnels. Ne vous surprenez donc pas si on vous parle de trouble du développement moteur, trouble développemental du langage, trouble de l’acquisition et de l’automatisation de la lecture, trouble spécifique de l’apprentissage de l’orthographe ou encore de trouble d’apprentissage des mathématiques. En bout de ligne, c’est la même bibitte avec les mêmes caractéristiques et une panoplie de possibilités d’aide et d’accompagnement pour chacun des enfants Dys-fférent!
Et le TSA dans tout ça?
Bien que la grande majorité des jeunes avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) éprouvent des difficultés à l’école, le TSA en soit n’est pas un trouble d’apprentissage. En effet, beaucoup de jeunes avec un trouble du spectre de l’autisme performent très bien au niveau académique, les difficultés rencontrées se situant souvent dans d’autres sphères de la classe – au niveau des relations interpersonnelles, par exemple. Un enfant TSA peut également avoir des troubles d’apprentissage au même titre qu’un enfant neurotypique et à ce moment, des mesures peuvent être mises en place en fonction de ses besoins, comme pour les autres !
Dans les textes à venir, j’aborderai la thématique des « p’tits extra », ces charmantes particularités qui accompagnent (ou non!) les troubles d’apprentissage… sans oublier la douance, ce mal-aimé/mal-compris !
Lexique
Dys : trouble, difficulté, manque
Dyspraxie : trouble du développement moteur (praxie)
Dysphasie : trouble développemental du langage (phasie)
Dyslexie : trouble de l’acquisition et de l’automatisation de la lecture (lexie)
Dysorthographie : trouble spécifique de l’apprentissage de l’orthographe
Dyscalculie : trouble d’apprentissage des mathématiques
TDA-H : trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité