Violence et intimidation : pourquoi est-ce encore un problème?

Chers parents,

Il me semble qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’on entende parler d’un cas de violence ou d’intimidation dans le milieu scolaire. Après douze ans de plans de lutte contre l’intimidation et la violence obligatoires dans chaque école et après tant de discussions sur les solutions, pourquoi ce fléau est-il encore aussi présent?

Ce que les parents nous disent

Les parents se sentent démunis lorsque leur enfant est impliqué dans une situation de violence ou d’intimidation, que ce soit en tant que victime, témoin ou responsable de l’acte. Pour la plupart, leur premier réflexe est le bon, soit de contacter l’école. Mais parfois le suivi est long à obtenir. Et parfois il n’y a pas de suivi adéquat. Quand la situation n’est pas prise en charge par l’école, le parent ne sait plus où se tourner. D’autant plus que les parents ont de nombreux enjeux à jongler en ce moment.

Pourquoi est-ce si difficile à enrayer?

Selon moi, la violence et l’intimidation à l’école ne sont pas suffisamment prises au sérieux. Encore aujourd’hui, on réduit souvent les cas entre élèves à des chicanes d’enfants. Il faut revoir la façon dont on aborde la problématique et arrêter de minimiser, car la violence et l’intimidation ont de lourdes conséquences. Tous les élèves impliqués ont besoin de soutien.

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L’univers dans lequel nos enfants évoluent a tellement changé depuis que les parents d’aujourd’hui étaient les élèves, surtout avec internet et les réseaux sociaux. Pour la plupart, les jeunes restent connectés, ce qui prolonge les interactions, positives comme négatives, au-delà de la journée d’école.

Avec des cas récents très médiatisés, on ne peut plus dire qu’on ne savait pas. On ne peut plus faire comme si la violence et l’intimidation n’existaient pas quand on voit autant de situations problématiques.

Des solutions

Comme parents, nous devons être des exemples pour nos enfants, en initiant des conversations sur les conséquences de la violence et de l’intimidation et en ayant un comportement respectueux devant nos enfants comme en ligne.

Les parents et le personnel de l’école devraient établir une communication fluide et bidirectionnelle. En cas de problème, les canaux de communication sont ainsi déjà connus et ouverts.

Il faut faire de la vraie prévention, en instaurant une culture de respect et de bienveillance dans nos écoles. Les signalements devraient être traités avec sérieux, et non avec méfiance ou dérision.

La procédure à suivre et les recours en cas d’intimidation et de violence devraient être clarifiés pour tous : élèves, parents, personnel. Les personnes impliquées ne savent souvent pas quoi faire, ou encore l’aspect administratif de l’intervention et des recours décourage la prise d’action.

Ces solutions nous paraissent tellement évidentes, mais sont pourtant loin d’être mises en œuvre partout.

Le plan de lutte contre l’intimidation et la violence doit être connu et utilisé comme un réel outil. Ce ne doit pas seulement être un plan de prévention, mais aussi un plan d’action et d’intervention, pour assurer des résultats. Les plans de lutte doivent maintenant prévoir des sections concernant les violences à caractère sexuel. Tous les acteurs présents à l’école devraient être au courant de son contenu.

Enfin, le projet de loi 47 visant à renforcer la protection des élèves, à l’étude à l’Assemblée nationale, doit être bonifié et adopté. La FCPQ suit ce dossier avec attention et demande aussi l’étude d’une loi cadre pour prévenir et contrer spécifiquement les violences à caractère sexuel dans le milieu scolaire.

Parallèlement, nous suivons l’évolution d’un autre projet de loi touchant la sécurité des élèves, le projet de loi 48 modifiant notamment le code de la sécurité routière, pour lequel nous avons émis des recommandations afin d’étendre sa portée et ainsi protéger davantage les élèves sur le chemin de l’école.

Les parents répètent les mêmes solutions depuis de nombreuses années. Avec des cas de violence à l’école très médiatisés récemment, j’espère que nous arriverons à avancer ensemble pour enrayer la violence et l’intimidation. Et si en parler une fois de plus peut inciter un parent à amorcer une discussion avec son jeune sur un sujet difficile, ce sera déjà ça de gagné.

Sur ce, je vous souhaite une belle semaine de relâche ou un bon retour de semaine de relâche, selon où vous vous trouvez au Québec. En espérant que vous ayez pu ou que vous pourrez en profiter pour faire des activités en famille!

Mélanie Laviolette, présidente de la Fédération des comités de parents du Québec

Ressources pour les parents concernant la violence et l’intimidation

Le portail parents.quebec, des ressources pour les parents
Le guide pour accompagner les parents dont les enfants sont confrontés à des situations de violence ou d’intimidation en milieu scolaire et d’autres outils pour les parents.
Le plan de prévention de la violence et de l’intimidation dans les écoles 2023-2028
Le protecteur national de l’élève et la procédure pour formuler une plainte dans le milieu scolaire

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